Quand le changement bouscule, même quand il est positif

Quand le changement bouscule, même quand il est positif

Il est naturel de penser qu’un changement désiré – un nouveau départ, un projet qui se concrétise, une relation épanouissante, un lieu de vie rêvé – ne peut apporter que du bonheur. Et pourtant, beaucoup de personnes ressentent une forme de déséquilibre intérieur, d’agitation, voire de tristesse ou d’anxiété, même lorsque ce changement a été choisi, mûrement réfléchi et attendu avec impatience.


Cela peut surprendre, voire culpabiliser : "Pourquoi est-ce que je ne me sens pas bien alors que tout va bien ?"


Pourquoi un changement positif peut-il être perturbant ?


Même s’il est souhaité, un changement vient bousculer des repères ancrés. Le cerveau humain aime la sécurité et la prévisibilité. Il fonctionne avec des habitudes, des routines, des mécanismes bien rodés. Lorsqu’un changement arrive, même joyeux, il déstabilise le système intérieur :


Il nous fait sortir de notre zone de confort.


Il met en lumière des peurs inconscientes : peur de ne pas être à la hauteur, peur que cela ne dure pas, peur de l’inconnu.


Il oblige à laisser derrière une ancienne version de soi, même si elle ne convenait plus.


Il peut faire émerger une forme de deuil, subtil mais réel, d’une période passée ou d’un ancien équilibre.

En somme, le corps et le mental doivent s’ajuster à une nouvelle fréquence.

Les signes d’un changement qui déstabilise

Une fatigue inexpliquée, même si tout semble aller "dans le bon sens"

Une humeur changeante, des émotions à fleur de peau

Des doutes soudains sur ses choix

Une envie de revenir en arrière, même brièvement

Un besoin de ralentir, de se recentrer, de se retrouver

Ces signes ne sont pas des alarmes négatives, mais plutôt des indicateurs d’adaptation. Le changement demande de l’énergie et du temps d’intégration.


Comment traverser cette phase avec douceur ?


1. Accueillir les émotions sans jugement


Il est important de ne pas minimiser ce que vous ressentez. Ce n’est pas parce qu’un changement est positif qu’il ne peut pas être remuant. Donnez-vous le droit d’éprouver de la nostalgie, de la peur ou du trouble.


2. Créer des repères dans la nouveauté


Recréez une forme de stabilité dans votre nouvel environnement ou nouvelle dynamique : des routines simples, des rituels rassurants, un espace bien à vous. Cela permet au mental de retrouver un cadre dans ce qui est encore en construction.


3. Ancrer son corps pour rassurer l’esprit


Bouger, respirer profondément, marcher dans la nature, méditer… Toutes ces pratiques ramènent au moment présent et aident à calmer le système nerveux.


4. Parler à voix haute ou écrire


Exprimer ce que vous ressentez – dans un carnet, à une personne de confiance ou à travers une pratique créative – permet d’alléger la charge émotionnelle et d’y voir plus clair.


5. Se rappeler pourquoi vous avez choisi ce changement


Reconnectez-vous à votre intention initiale. Qu’est-ce que ce changement vient nourrir en vous ? Qu’est-ce qu’il est venu réparer, ouvrir, libérer ? Cela vous recentre sur le sens, au-delà des secousses.

 

Conclusion : l’intégration prend du temps


Un changement, même positif, est une transition intérieure. Il ne suffit pas que les circonstances extérieures évoluent pour que le cœur et le corps s’y adaptent immédiatement. Il faut un temps d’alignement, un passage, un ajustement.


Alors, si vous êtes en plein bouleversement heureux mais troublant, sachez que vous n’êtes pas seul(e). C’est normal. Cela fait partie du mouvement.


Prenez soin de vous, avec douceur et patience. Ce que vous vivez est le signe que vous grandissez.

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